
Le Grand Briançonnais est le territoire de haute-montagne le plus peuplé d’Europe. Il compte environ 34 000 habitants permanents, dont 12 600 à Briancon. La ville est située à une dizaine de kilomètres de la frontière franco-italienne qui est franchie quotidiennement par des personnes exilé.es.
Après le col de l’Échelle jusqu’à fin 2017, les passages s’effectuent principalement par le col de Montgenèvre.

Le monde
Clavière - Montgenèvre, une énième traversée de l’enfer.
Au yeux de la France, cette frontière ne doit pas être franchie quand on a pas les "bons papiers".
Courses poursuites, drones, lunettes thermiques, on interpelle, on repousse, on condamne des vies. Chaque nuit dans les montagnes, des dizaines de personnes mettent leur corps en danger en empruntant des chemins dangereux en montagne (neige, avalanche, températures négatives…) pour espérer un jour, pouvoir mener une vie digne.
un véritable cauchemar Au coeur de ces chemins à 2000 mètres d'altitude.

œuvres des jeunes du @le_gr1_ (Marseille) avec Bamba, Mohammed et Mohamadou Sillah dans le cadre d'ateliers d'art thérapie encadrés par l'artiste et art thérapeute @feryelatekpaintress
La plupart des personnes exilé.es sont intercepté.es dans la montagne par la police, souvent aux moyens de traques et de chasses à l’homme, et renvoyé.es une à plusieurs fois en Italie, avant de parvenir à passer.
Ces pratiques meurtrières sont contraires au droit international européen, et français. elles nient le droit fondamental de tous et toutes, qui assure de pouvoir mener une vie digne et de demander l’asile sur le territoire de son choix.
Elles ont d’ailleurs été jugées illégales par la Cour de justice de l’Union européenne en 2023 et par le Conseil d’Etat en 2024.
12 personnes sont mortes et disparues entre Oulx et Briancon depuis 2018.












A partir du mois de février 2024 une évolution vers des pratiques policières plus respectueuses du droit d’asile à la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes ont néanmoins été constaté.
Sans surprise cela n’aura pas duré longtemps.
Depuis le début du mois de novembre des refoulements de personnes exilé.es ont reprit quotidiennement (dont beaucoup voulaient demander l’asile en France) depuis L’Italie vers Mongenèvre.
Selon les témoignages recueillis auprès des personnes refoulées, les demandes d’asile ont été, soit tout simplement ignorées par la police aux frontières, soit les conditions d’entretiens étaient inadaptées (pas d’interprète, ou entretiens expéditifs).
Les décisions de refoulement semblent complètement aléatoires.
L’office de tourisme décrit Montgenèvre comme un « véritable havre de paix où l’on peut profiter des richesses d’une nature préservée, d’une montagne accessible en toute liberté ».
Cette liberté est à deux vitesses, une pour les touristes, une pour les personnes exilé.es.
Ce n’est pas la montagne mais bien la répression et la criminalisation qui mettent en danger les personnes exilées et provoquent des drames.




